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02.05.2016

La puissance collective via le financement participatif

Pour un crédit bancaire ou un financement de marché, seul le ratio compte. Dans un financement participatif, le rendement social joue davantage.

Il y a quelques années, le philosophe bruxellois Philippe Van Parijs lance un appel singulier dans le journal. Il appelle les fonctionnaires et diplomates européens à créer un « Piazza Schuman Fonds », qui s’alimenterait par un système de financement participatif. L'argent servirait à rénover le rond-point Robert Schuman (à côté du bâtiment Berlaymont) dans le quartier européen de Bruxelles.

Comme l'écrit joliment Romano Prodi, le président de la Commission européenne, en 2001 : « Ce rond-point doit être un lieu de rencontre pour l'Europe, une ‘piazza’ pour le continent. Les Européens doivent avoir le sentiment qu'ils sont au cœur de l'Europe. » Le trafic est quant à lui appelé à disparaître dans un tunnel.

Au terme de multiples plans, études et concours d'architecture, le rond-point Robert Schuman est resté le même lieu bruyant et désagréable. Il est temps de remplacer l'approche top-down par une approche bottom-up, pense Philippe Van Parijs (professeur aux universités de Louvain-la-Neuve, Leuven et Oxford). Celui-ci trouve son inspiration chez les riches Bruxellois qui, voilà un siècle, devaient payer peu d'impôts. Pour réussir tout de même à financer des travaux d'embellissement de cet espace public, la ville fait appel à des « adjudications ». En d’autres termes, ce sont les nantis qui utilisent leurs fonds propres et rassemblent de l'argent pour donner plus d'allure à leur ville.

« Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer’ ».

Selon le philosophe, la situation des Bruxellois européens est similaire à celle des notables du dix-neuvième siècle : ils sont fortunés, mais peu imposés. Que ceux qui en éprouvent quelque honte se montrent donc ouverts à son appel, c’est ce qu’espère Philippe Van Parijs. Via le fonds, les Bruxellois européens pourraient ainsi contribuer à l’embellissement de la capitale européenne. Van Parijs propose donc de se rassembler pour un pique-nique à côté du rond-point, auquel il compte participer vêtu d'une cape orange en souvenir du plus grand Bruxellois de tous les temps : Guillaume d'Orange qui avait pour devise :

Au-delà du ratio

Contrairement à la morale de cette devise, quasi plus rien n’est entrepris depuis en faveur de cette initiative. Cela ne veut pas dire pour autant que le financement participatif n'a pas d'avenir, comme le pense Aymeric Olibet (business development chez BNP Paribas Fortis) :

« Le financement participatif permet à un grand nombre de personnes d’investir une somme modeste dans une cause qui les concerne. Un capital de départ peut ainsi être dégagé pour lancer et développer des projets. »

Le crédit bancaire et le financement de dettes via le marché privé s’inscrivent dans une logique de taux (risque, rendement). C’est le royaume du ‘bankable business’ : des projets présentant un risque acceptable et un rendement raisonnable. Il y a une logique là-derrière, le monde financier travaille avec de l'épargne et celle-ci doit être gérée en bon père de famille. Aymeric Olibet :

« Ce ratio prend tant d'importance que tout le marché des crédits semble s’effondrer, du moins c’est ce que l’on ressent. Tout doit être décortiqué dans les moindres détails pour éviter de prendre le moindre risque. Rien d’étonnant à ce que des initiatives générant un rendement social plutôt qu'économique, aient tant de mal à se financer. Le financement participatif va au-delà de la logique de ratio. Probablement que votre mise ne rapportera rien ou peu, mais vous aiderez à réaliser des projets qui vous tiennent à cœur. Imaginez que les pouvoirs publics ne veuillent ou ne puissent pas investir dans une garderie dans votre quartier. Si plusieurs centaines d'habitants allouent un petit montant via le financement participatif pour en fonder une nouvelle, celle-ci a des chances d’ouvrir un jour ses portes. »

Ce sont surtout les histoires à succès du monde industriel qui ont contribué à la notoriété du financement participatif. A l'origine, le système est utilisé pour financer des films, des livres et de nouvelles applications. Entretemps, plusieurs projets liés à l'espace public se développent. Ils s'inscrivent dans une double tendance. Les pouvoirs publics se mettent en retrait et à côté de ceci, l’on voit apparaître un nouveau phénomène : des citoyens responsables s’investissent pour façonner eux-mêmes leur environnement.

Un mélange de passion et d'aventure

Exemple bien connu aux Pays-Bas : le Luchtsingel de Rotterdam. C’est un pont en bois, piétonnier, qui mesure 390 mètres de long et relie des quartiers séparés par des artères routières. Les citoyens et les entreprises participent au projet : pour fabriquer le pont, ils achètent des planches qui portent leur nom. L'investissement varie de 25 à 1 250 euros. New York a aussi son High Line Park : un ancien viaduc ferroviaire de deux kilomètres, situé à l'est de Manhattan, converti en parc par un groupe d'habitants du quartier. Le plus souvent, dans une initiative de ce type, seule une partie des fonds (nécessaires aux études de faisabilité ou à une partie des travaux) est récoltée via le financement participatif. Les pouvoirs publics apportent le reste. Les habitants du quartier profitent réellement de leur investissement : la vie dans leur quartier en est améliorée, et souvent leur habitation prend de la valeur.

Aymeric Olibet : « Je crois fermement à la valeur du financement participatif. La passion et la solidarité avec les générations suivantes pèsent plus lourd que les critères rationnels. C’est ainsi que l’on peut parvenir à soutenir des projets innovants présentant certains risques, mais dont l'économie européenne a besoin pour assurer la poursuite de sa croissance. Autre avantage du financement participatif, les risques ne sont pas repris dans le bilan de la banque. Il n'est donc pas question de risque systémique. Pour l'investisseur, le risque reste limité : il n'investit qu'un petit montant et sait à quoi sert son argent. »

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02.05.2016

Le recul des crédits long terme au secteur public

Les banques hésitent à octroyer du crédit long terme aux autorités et sociétés à finalité sociale. En cause, le risque accru, les règles raffermies, les taux faibles ou les 3 ?

Selon Joachim Verheyden, Head of Business Development BNP Paribas Fortis, cela touche à la solvabilité du secteur public et social.

 « Auparavant, octroyer des crédits aux pouvoirs publics ou à des organisations non marchandes était considéré comme du risque zéro. Il n'existait même pas de rating pour les pouvoirs publics. On partait du principe qu’ils rembourseraient toujours leurs dettes : en cas de besoin, ils pouvaient toujours augmenter les taxes. Après la crise de la dette européenne, cette perception a changé : le risque d'un crédit octroyé aux pouvoirs publics n’est plus évalué de manière aussi positive : leur position en termes de dette s’est dégradée. Ce qui influence la durée et le prix des crédits. »

Deuxième raison à la diminution des crédits à long terme : les directives Bâle III qui raffermissent les règles afin de réduire au sein des banques le ‘mismatch’ entre le long et le court terme. Quelques explications s’imposent. Joachim Verheyen :

« Les clients versent de l'argent à la banque. Ce sont des liquidités à court terme dans la mesure où elles peuvent faire l’objet d’un retrait à n’importe quel moment. De son côté, la banque utilise cet argent pour octroyer des crédits, lesquels s’inscrivent dans le long terme. Pour combler le fossé entre court et long termes (le ‘mismatch’), les banques faisaient traditionnellement appel au marché interbancaire. Mais, lors de la crise immobilière américaine de 2008, le marché interbancaire s'est soudainement tari. Par manque de confiance, les banques n'ont plus osé s'octroyer de prêts entre elles. Pour éviter le blocage de tout le système, l'Europe a été obligée d’intervenir pour combler les trous. Les directives Bâle III ont pour objet d’éviter qu’une telle situation ne se reproduise. Bâle III impose aux banques des exigences plus strictes en matière de capitaux. Les banques doivent désormais disposer de davantage de liquidités en regard de leurs engagements à long terme. Plus le terme est long, plus les liquidités doivent être conséquentes. »

L’effet des directives Bâle III se fait nettement sentir : les banques sont moins enclines à octroyer des crédits à très long terme ou alors, pratiquent des taux très élevés. Luc Zuallaert, directeur Public Banking chez BNP Paribas Fortis :

« Bâle III a rendu les banques moins compétitives en matière de crédits à long terme. Si une banque octroie aujourd'hui un crédit à trente ans, nous devons demander un taux bien supérieur. D'autre part, actuellement, les secteurs public et non marchand demandent peu d'emprunts à trente ans. Ces dernières années, les banques ont envoyé des messages clairs aux autorités publiques et aux organisations non marchandes. Et ces messages ont été bien compris. Désormais, les hôpitaux ne financent plus leurs ouvrages sur trente-trois ans, mais bien sur vingt ans, auxquels s’ajoutent les trois à cinq ans de période de prélèvement durant la construction à proprement parler. D’ailleurs, les hôpitaux ne sont plus non plus demandeurs de très longues durées : de toute façon, après vingt ans, un bâtiment médical doit être rénové. »

La demande de crédits à long terme a également diminué chez les autres acteurs des secteurs public et non marchand, déclare Luc Zuallaert :

« Pour les villes et les communes flamandes, la grande majorité des demandes (65 à 70 %) concernent encore des emprunts à vingt ans. La comparaison avec Bruxelles est ardue, car cette dernière s’appuie sur un système de financement spécifique. En Wallonie, la demande de crédits "désuets" (à long terme) persiste car les financements se font encore par projet. En Flandre, un nouveau cycle de politique et de gestion a été introduit cette année. La comptabilité ressemble désormais davantage à une comptabilité d’entreprise. Les villes et communes flamandes ne travaillent plus par projets, mais financent désormais leur trésorerie. Ce qui les rend moins dépendantes de ces longues durées. »

Mais Bâle III est plus stricte dans ses exigences en matière de capital, ce qui jouera effectivement  dans la raréfaction des crédits à long terme, admet Wim Moesen. Pour celui-ci, toutefois, dire que le risque perçu auprès des pouvoirs publics joue en défaveur des crédits long terme est à relativiser :

« Le risque est tout de même limité. L'Europe surveille les dettes de très près : il n'est plus possible de dévier, comme par le passé. Les autorités publiques ont conservé le pouvoir d'imposer des taxes. En cas de besoin, elles peuvent toujours légèrement augmenter les impôts. Personnellement, je pense que le niveau des taux est plus néfaste car ils finiront bien par remonter. C'est aussi pour cette raison que les banques sont plus frileuses en matière d’emprunts à long terme. »

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02.05.2016

Financement de marché : bonne idée pour les autorités ?

Pour le long terme (20 à 30 ans), le financement via les marchés financiers gagne du terrain sur le crédit classique. Mais est-ce une alternative à part entière?

Nouveauté sur le marché ? Plutôt une renaissance, selon Wim Moesen, Professeur Emérite à la KULeuven :

« Passer par le marché signifie que les pouvoirs publics financent leurs investissements via l'émission directe d'obligations ou de titres de créance. Auparavant, il n'était pas rare que les villes et communes optent pour cette solution afin de financer la construction de routes, d'une zone industrielle, d'un hall sportif... Cette pratique a quasi disparu au fil du temps, précisément en raison du rôle de plus en plus prépondérant pris par les banques traditionnelles. Ce type de financement ne convient toutefois pas à toutes les autorités publiques : il faut avoir une taille suffisante, car une telle opération engendre des coûts. À moins de s’associer avec d’autres émetteurs, ce qui est possible également.»

Quoi qu'il en soit, le financement via les marchés des capitaux semble être une bonne solution pour toutes les parties. D'une part, les pouvoirs publics et les organisations non marchandes disposent d'une alternative, parfois même moins coûteuse, au crédit bancaire. D’autre part, les fonds de pension, assureurs et autres investisseurs institutionnels montrent de plus en plus d'intérêt pour les titres de créance émis par les pouvoirs publics.

Selon Katherine Dior, Head of Primary Markets chez BNP Paribas Fortis, ces derniers sont ‘naturellement’ mieux positionnés que les banques pour prendre des engagements sur le très long terme :

« Les assureurs sont, par exemple, capables d'évaluer avec précision les montants qu’ils devront débourser sur un certain nombre d'années. Combiner leurs dépenses avec des investissements à long terme leur permet de gérer les risques de manière optimale. »

La littérature spécialisée distingue souvent trois formes de financement via les marchés de capitaux : les obligations institutionnelles, les obligations retail et les placements privés :

  • L'émission d'obligations institutionnelles est réservée aux grandes organisations qui jouissent d'une bonne réputation (cotées ou non) et aux montants élevés.
  • Pour les organisations de plus petite taille, les obligations retail peuvent se révéler intéressantes. Ce type d'obligation s'adresse aux investisseurs particuliers, avec des coupures de 1 000 euros.
  • Dans le cadre du placement privé, l'emprunt est proposé à un nombre limité d'investisseurs institutionnels et/ou d'investisseurs particuliers fortunés.

Katherine Dior aborde les choses sous un autre angle :

« Il s'agit, dans tous les cas, d'un emprunt. Vous choisissez simplement un certain type d'investisseur qui convienne plus particulièrement à la structure du financement. Il va de soi, par exemple, que vous ne proposerez pas aux petits épargnants un placement peu documenté et risqué, qui court sur plus de vingt ans. A l'heure actuelle, compte tenu du faible niveau des taux d'intérêt, les émissions d'obligations retail sont moins nombreuses que celles des obligations institutionnelles ou que les placements privés. Voici comment le petit épargnant raisonne : si je dois immobiliser mon argent pendant sept ans à un taux de 1,5 %, mieux vaut opter pour un livret d'épargne. Avec la prime de fidélité, ce dernier pourra peut-être espérer un rendement de 1,1 %. Le long terme, typique aux investissements publics, s'adresse plutôt aux investisseurs institutionnels ou aux particuliers fortunés. »

Si les pouvoirs publics et les autres organisations passent directement par les marchés des capitaux pour financer leurs investissements, cela signifie-t-il que la banque ne joue plus son rôle d'intermédiaire ? C'est parfois déjà le cas et cela pourrait l’être encore plus à l'avenir, à condition que le marché se perfectionne. Mais cela ne signifie pas que la banque disparaitra complètement du circuit. Katherine Dior cite trois raisons pour lesquelles les banques auront encore un rôle d'intermédiaire à jouer :

« La première raison a trait à la nécessité de travailler sur le marché secondaire : elle est liée à la liquidité de l'emprunt. Lorsqu'un investisseur achète des titres de créance, il est possible qu'il veuille les revendre après un certain temps. Or, aujourd'hui, les obligations ne sont que très rarement négociées en Bourse. On a donc besoin d'opérateurs pour échanger ces titres de gré à gré (« over the counter »), sans passer par une plate-forme boursière. Les banques peuvent jouer ce rôle. »

Les deux autres raisons touchent au rôle de conseiller, comme l'explique Katherine Dior :

« Tout d'abord, la banque peut émettre des conseils en matière de structure. Celle-ci va dépendre de l'émetteur, de l'investisseur, du montant, de la durée... Dans certains cas, un simple contrat qui définit les modalités entre les deux parties suffit. Dans d'autres, il faut procéder à une introduction en Bourse (listing) et publier un prospectus de plusieurs centaines de pages qui réponde aux exigences de la directive européenne en matière d’information. Il va de soi que cette dernière option engendre plus de frais que la première. Ces frais fixes restent toutefois acceptables pour autant que le montant de l'émission soit suffisamment élevé.

Outre ces éléments structurels, la banque peut également donner des conseils sur la tarification. Supposons que les autorités publiques décident d'émettre du papier et que l'investisseur exige un taux de 5 % sur une durée de cinq ans. Comment savoir s'il s'agit d'une bonne opération ? Que propose la concurrence ? »

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02.05.2016

Se financer via crédit bancaire ou marché des capitaux ?

Quelle est la formule la moins onéreuse ? La réponse est loin d’être évidente.

Luc Zuallaert, Director Public Banking BNP Paribas Fortis :

« Auparavant, on partait du principe que le marché des capitaux était plus cher que les crédits bancaires. Mais ces dernières années, c’est plutôt le contraire que l’on entend. Cela dépend en grande partie des frais engendrés par une opération sur le marché des capitaux, telle que l’édition d’un prospectus. Ces frais sont d’autant plus pesants que les montants sont faibles. Lorsque je compare nos tarifs de ces dernières années pour des emprunts classiques et obligataires, je constate qu’une option est parfois plus intéressante que l'autre et inversement.»

Retour prudent

Pour l'instant, le financement via les marchés des capitaux ne représente qu'une part modeste du total. Cela changera-t-il à l'avenir ? Les crédits bancaires classiques seront-ils remplacés par des emprunts obligataires ? Sans doute que cela finira par se stabiliser, pense Luc Zuallaert :

« Les esprits ont réellement mûri au cours des cinq dernières années : les institutions des secteurs public et non marchand comprennent désormais le besoin de diversification. Une banque peut toujours rencontrer un problème et il est intéressant de découvrir d'autres sources financières. La part du marché des capitaux augmentera donc encore.

Par ailleurs, depuis peu, on observe un retour prudent du crédit bancaire. On a longtemps craint que le secteur public n’éprouve de plus en plus de difficultés à se financer auprès des banques. Aujourd'hui, ce secteur peut à nouveau s'adresser à celles-ci plus facilement pour des crédits bilatéraux. Les banques ont en effet connu une légère accalmie au cours de l'année écoulée. Elles disposent davantage de liquidités. A nouveau, elles osent réfléchir et investir à plus long terme.

Et puis, le risque public est à nouveau mieux perçu car les dettes publiques diminuent lentement. Le très long terme pourrait devenir de l’histoire ancienne. En Wallonie surtout, on demande encore toujours des durées de trente ans et plus. Les banques ne les accordent pas volontiers et ces emprunts sont onéreux. Lorsque c'est possible, nous conseillons aux clients d'emprunter sur dix ans. Nous examinons ensuite la meilleure option  pour refinancer, par exemple. Le taux d’un crédit sur dix ans et la prime de liquidité que le client doit payer sont bien plus faibles que pour vingt ou trente ans. Toute l'histoire des crédits bancaires irréalisables ou impayables était entièrement vraie il y a quelques années, mais aujourd'hui, la situation s’est tout de même modifiée. »

Entre-temps, les pouvoirs publics et les organisations non marchandes ont redécouvert le marché des capitaux.

  • Il s'agit généralement de programmes communs : des villes et communes peuvent émettre des emprunts obligataires à long terme. Ceci dit, Malines et Zaventem ont de petits emprunts obligataires d'environ un million d'euros.
  • En Flandre, une trentaine de communes entrent directement sur les marchés des capitaux via des titres de créance. Il s'agit de villes comme Gand et Hasselt, mais également de communes telles que Zaventem.
  • En Wallonie, des villes comme Liège, Seraing et Namur se hasardent aussi sur le marché des capitaux.

Attention aux bullets !

Le financement de marché est dans la tendance, c’est vrai, mais il n’est pas sans risque. Dans neuf cas sur dix, il s'agit d'emprunts ‘bullet’, qui ont la préférence des investisseurs. Contrairement à un emprunt classique, il ne faut payer que les intérêts. Ce n'est qu'à la fin de la durée que le montant principal doit être remboursé ou refinancé.

Wim Moesen, Professeur Emérite à la KULeuven : « Vous risquez de ne pas pouvoir rembourser cet argent, de ne pas obtenir un nouveau crédit ou encore que les taux d'intérêt aient, entre-temps, fortement augmenté. Les pouvoirs publics ont donc tout intérêt à être prudents lorsqu’ils contractent des emprunts bullet. Reporter des dettes sur les législatures suivantes peut être tentant, naturellement. »

Luc Zuallaert : « En Flandre, ces emprunts bullet sont légalement admis mais le parlement flamand a reçu beaucoup de questions à leur sujet. Les responsables politiques s’inquiètent de la solvabilité des communes et du report éventuel de dettes. Il ne faut pas tomber dans des extrêmes. »

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08.03.2024

Les entreprises ont tout intérêt à opter pour l’électrique et la multimodalité

BNP Paribas Fortis est prêt pour la mobilité de demain. Et sa contribution va bien au-delà du leasing de véhicules électriques, avance Laurent Loncke, General Manager Retail Banking et membre du comité exécutif de la banque.

Comment les entreprises peuvent-elles faire de la mobilité l’un des leviers de leur transition ?

« Si on regarde la seule utilisation d’un véhicule, le passage du fuel à l’électrique permet de diviser par quatre les émissions de CO2. Ce changement est plus que jamais encouragé fiscalement dans notre pays. Et dès 2035, les ventes de voitures thermiques seront interdites dans toute l'Union européenne. Qu’il s’agisse de leur propre flotte ou des voitures de société qu’elles proposent à leur personnel, les entreprises ont donc tout intérêt à opter pour l’électrique. Et ce, à côté d’autres formes de mobilité. »

Toutes l’ont-elles bien compris ?

« Aujourd’hui, deux tiers des nouveaux véhicules sont des véhicules professionnels. Dans cette catégorie, 80% des commandes en cours portent sur des véhicules électriques. C’est aussi le cas chez notre partenaire Arval. » 

Une entreprise peut ainsi devenir actrice du changement ?

« Certainement. D’abord parce que les voitures de société alimentent le marché de l’occasion. Avec, à la clé, une démocratisation de la mobilité électrique. Ensuite parce que celui qui opte pour une voiture électrique encourage ses proches à faire de même. Comme l’a révélé notre récente étude Profacts, 85% des détenteurs d’un véhicule électrique sont satisfaits, voire très satisfaits, d’avoir franchi le pas. Mais 42% des Belges restent réticents. La moitié d’entre eux craignent la panne sèche électrique. »

Cette crainte est-elle justifiée ?

« Pas complètement. La plupart des automobilistes souhaitent une autonomie de 500 km pour se sentir à l’aise, même lorsqu’ils ne font que quelques dizaines de kilomètres par jour. Pour autant, développer le réseau de recharge reste absolument nécessaire. Car pour beaucoup, notamment en ville, l’installation d’une borne à domicile n’est pas possible. BNP Paribas Fortis contribue au développement du réseau de recharge, notamment via sa participation dans Optimile. En plus de proposer des solutions logicielles pour la recharge des véhicules électriques, cette scale-up gantoise développe des partenariats stratégiques pour l’installation et la maintenance de bornes. »

Une voiture électrique peut-elle être incluse dans le package de tout employé ?

« Aujourd’hui, des véhicules moins onéreux, accessibles aux cadres moyens et inférieurs, apparaissent sur le marché. De plus, un véhicule électrique doit s’analyser au regard de son coût total de possession (Total Cost of Ownership), bien inférieur à celui d’un véhicule thermique. Souvent, on aura tout intérêt à opter pour le leasing. Nous proposons une offre complète et sur mesure à toutes les entreprises, quels que soient leur taille et leurs besoins.»

Qu’entendez-vous par une « offre complète » ?

« Outre le leasing proprement dit, nous fournissons, grâce à nos nombreux partenaires, une solution de recharge à domicile ou au travail, une carte de recharge pour les réseaux publics, un remboursement automatique pour l’utilisation au domicile, une app pour trouver des bornes de recharge, et une formation à la conduite électrique. »

C’est, au fond, un véritable écosystème que vous développez…

« Nous voulons coconstruire la mobilité de demain. En la finançant, via le crédit ou le leasing, en l’assurant, mais aussi en agissant avec d’autres au-delà de nos métiers traditionnels. Comme avec Optimile, que j’ai déjà évoquée, et Touring, synonyme de garantie et de fiabilité. »

Mais la mobilité, ce n’est pas que la voiture…

« Nous sommes de ceux qui veulent repenser le rapport à la voiture. Au vu des objectifs climatiques et de la raréfaction des ressources, remplacer chaque voiture thermique par une voiture électrique est impossible. Arval procure une expertise complète aux entreprises engagées dans la transition. Nous les aidons à analyser les besoins, à définir des alternatives à la voiture, à mettre à disposition un budget mobilité, ou encore à mettre au point une mobility policy. Nous proposons par exemple le leasing vélo, en combinaison ou non avec le leasing de voitures. Nous croyons fermement à la multimodalité et aux solutions de mobility a as service, soit la possibilité de combiner et payer facilement plusieurs modes de transport. C’est d’ailleurs aussi l’une des spécialités de notre partenaire Optimile. »

Les entreprises et leurs employés sont-ils réceptifs à ce message ?

« L’idée qu’un employé ne se dise plus ‘j’ai autant pour ma voiture dans mon package salarial’, mais bien ‘j’ai autant pour ma mobilité’, fait son chemin. L’économie de l’usage plutôt que de la propriété s’est imposée pour le fitness ou le streaming. Elle s’imposera aussi pour la mobilité, avec des voitures partagées et des abonnements forfaitaires qui rendront les budgets plus prévisibles pour les entreprises comme pour les citoyens. Mais la rapidité de ce changement dépendra aussi du succès du budget mobilité fédéral, qui peine pour l’instant à décoller.»

BNP Paribas Fortis SA - Montagne du Parc 3 - B-1000 Bruxelles -TVA BE 0403.199.702 – RPM Bruxelles.

Optimile SA – Sassevaartstraat 46 bus 204, 9000 Gent – RPM Gent – TVA BE 0648.837.849 – www.optimile.eu - BNP Paribas Fortis SA détient une participation de plus de 10% dans Optimile SA.

Arval Belgium SA, Ikaroslaan 99, 1930 Zaventem – RPM Bruxelles – TVA BE 0436.781.102.

Touring SA – Bd Roi Albert II 4 B12, 1000 Bruxelles - RPM Bruxelles - BCE 0403.471.401, est enregistrée sous ce numéro auprès de la FSMA, rue du Congrès 12-14, 1000 Bruxelles, et agit comme agent lié, rémunéré à la commission, pour AG Insurance SA. AG Insurance SA détient une participation supérieure à 10% dans Touring SA.

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